Assise sur le grand fauteuil de bois, le regard plongé vers l'océan, je plonge quelque peu mes pieds dans ce sable brulant en inspirant fortement. Un peu de calme n'est pas de refus avec tout ce qu'il se passe en ce moment. Depuis le début des travaux de la réserve, je n'arrête pas de courir, et de répondre aux questions ... et bien de tout le monde. A croire que je suis la seule à tout savoir ici.... Bon je sais très bien que ce n'est pas pour mes connaissances que tout le monde se réfère à moi, mais parce que je suis la directrice et que je suis.... perfectionniste? oui c'est le moins qu'on puisse dire. Je crois qu'avec le temps, tout le monde a commencé à me connaitre et me comprendre, et voir aussi que je ne suis pas qu'une directrice mais un être humain qui peut être tout à fait sociable... quand je veux. Heureusement, certains savent comment je fonctionne et que ce n'est pas parce que je râle que je suis une horrible femme.
Le virus a rajouté aussi son lot de stresse et de questions, de choses à gérer, de personnes à rassurer, à accueillir.... bref, je dois avouer qu'aujourd'hui, je me sens particulièrement à plat, et j'ai envie de prendre un peu de temps pour moi. Owen a bien vu quelque chose clochait et m'a demandé ce que j'avais. J'avoue que sur le coup, je me suis sentie comme une idiote, comme une enfant qu'on cherchait à réprimander sur la bêtise qu'elle avait commise et cachée. Je n'ai rien réussi à avouer si ce n'est que tous les récents événements m'avait épuisée. Il a souri, m'a embrassée et m'a conseillée de prendre un peu de temps pour me recentrer, qu'il gérait la situation. Je ne peux rêver mieux pour partager ma vie, pour partager mon monde. Alors tout naturellement, je lui ai demandé s'il pouvait passer un mot à Johanna pour lui dire de me retrouver sur la plage pour un moment en famille. Depuis qu'elle est là, nous avons eu nos retrouvailles, mais nous n'avons pas eu l'occasion de passer du temps seulement toutes les deux pour autre chose que du travail. Et je crois que j'en ai besoin. J'ai besoin de retrouver mes racines, et d'oublier un peu les responsabilités que nous avons ici en étant les derniers représentants de l'humanité.
Une petite brise vient faire valser quelques mèches de mes cheveux qui finissent par s'emmêler devant mon visage et je les remet correctement derrière mon oreille pour regarder ma petite cousine qui se rapproche sur ma droite. Bien elle a eu mon message c'est bien, je savais que je pouvais compter sur Owen. Je lui fais un grand sourire et vérifie que la petite glacière que j'ai préparée avant de partir est bien là. Ce n'est pas comme si j'avais vérifié déjà deux fois mais sait-on jamais, des fois que ma tête me joue des tours et vienne gâcher ce moment.
« Salut Dearing! »